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EQUITATION ESSENTIELLE
11 novembre 2014

EQUITATION DE TRADITION FRANÇAISE : LES PROBLÈMES DE COMPATIBILITE

EQUITATION DE TRADITION FRANÇAISE
WP 5 — 11/11/2014

 

 

 

 

 

"VIABILITÉ EFFECTIVE"
DE L’ÉQUITATION DE TRADITION FRANÇAISE

PRATIQUES EQUESTRES COMPATIBLES

 

II.- PRATIQUES ÉQUESTRES COMPATIBLES AVEC L’ÉQUITATION DE TRADITION FRANÇAISE.

Ayant défini l’Equitation de Tradition Française comme un concept fédérateur susceptible de regrouper diverses pratiques et disciplines équestres pour peu que celles-ci répondent aux principaux critères fixés, savoir : harmonie de la relation homme/cheval, absence d’effets de force et de contrainte, connaissance approfondie de la nature animale, prédominance de la règle éthique dans l’emploi du cheval.

D’entrée de jeu, l’Equitation de Tradition Française était entendue autour de la pratique de haute école[1]. Et, à vrai dire, on aurait pu la cantonner là. Mais cette manière de voir a semblé trop réductrice aux auteurs de la requête d’inscription au PCI. Si elle avait été retenue comme principal critère d’appartenance à la Communauté qui soutient notre tradition équestre, elle aurait eu pour effet d’exclure l’immense majorité des cavaliers français. Sous peine de sclérose instantanée, il a donc fallu transiger sur les critères et modalités  d’agrégation autour d’un concept essentiellement fédérateur n’excluant nullement l’équitation savante, bien au contraire.

Ce qui devient rapidement primordial dans les processus de fédération, c’est la volonté affichée de transmission du legs reçu des maîtres anciens. L’enseignement équestre qui sous-tend cet héritage est par lui-même un facteur de tri : si l’on fait l’impasse sur quelques principes qui caractérisent l’équitation académique dans ses versions classique ou moderne, les pratiques équestres qui prennent leur source et leur justification dans l’enseignement des maîtres anciens peuvent être agrégées au sein du concept d’Equitation de Tradition Française. Mais, a contrario, les pratiques et disciplines qui n’ont pas été évoquées ou bien ont été ignorées,  voire rejetées, par les maîtres anciens restent et resteront en dehors du champ conceptuel défini.

Si nous prenons l’exemple de l’équitation sportive, il n’est pas difficile d’établir sa filiation avec l’équitation de campagne prônée par les écuyers militaires du XIXème siècle à partir du "Cours élémentaire et analytique d'équitation, ou Résumé des principes de M. d'Auvergne" publié par Ducroc de Chabannes en 1827, revu et corrigé, pour les besoins de la cause, par les écrits du comte d’Aure (1834, 1843, 1852), lequel défendait "une équitation naturelle et instinctive" qu'il pratiquait en extérieur bien plus qu'au manège et qui finit, avec L’hotte, par représenter le standard de l’équitation militaire de troupe avant de devenir, par une mutation naturelle, celui de l’équitation sportive. Autant Jacques d’Auvergne avait su préserver l’essentiel des principes classiques, notamment ceux de la mise en main et du rassembler, tout en obtenant un gain significatif de mobilité des escadrons en campagne, autant d’Aure, sans doute sous la pression des stratèges du Ministère de la Guerre, sacrifia ces principes au bénéfice d’une doctrine amputée, aux termes de laquelle des bases de dressage simples, reposant sur la franchise du cheval, la régularité de ses allures et le développement de son perçant suffisent amplement pour conduire l’escadron dans la charge de cavalerie,l’objectif principal demeurant l’efficacité du couple, tout comme ce sera l’objectif principal de l’engagement sportif.

Si, à présent, nous prenons l’exemple de l’équitation western, discipline pourtant inscrite aux programmes de "formation" imaginés par la FFE, on chercherait vainement une référence quelconque à notre équitation traditionnelle ou à l’un quelconque de nos grands maîtres équestres du passé. Il ne s’agit d’autre chose que d’un emploi utilitaire du cheval de travail sur lequel les principes de l’équitation classique française n’ont jamais eu la moindre incidence. Même si certains aspects de l’équitation western permettent d’observer le recours à des procédés qualifiables de "légèreté", on ne peut en déduire d’autre conclusion que celle d’un emploi correct des chevaux au travail, caractérisée par l’absence de toute lutte qui serait dommageable à l’efficacité. De la même veine sont évidemment l’équitation Camargue ou la Doma vaquera.

À partir de ce qui précède, on pourrait suggérer une catégorisation des pratiques et disciplines équestres, telles qu'elles sont observées, entre celles qui seraient intégrables dans l’Equitation Française de Tradition et celles qui, mutatis mutandis, ne présenteraient que peu d’arguments ou aucun argument décisif permettant de les agréger.

Disciplines

Intégration

Rejet

Réserves

Attelage/menage

x

 

 

Attelage-endurance

 

 

x

Attelage-T.R.E.C.

 

 

x

Compétition de dressage

 

 

x

Concours complet d’équitation

 

 

x

Concours de saut d’obstacles

 

 

x

Concours de saut d’obstacles type hunter

 

 

x

Course de galop ou de trot monté

 

 

x

Doma vaquera

 

x

 

Endurance

 

 

x

Equifeel

 

 

x

Equifun

 

 

x

Equitation pour dames, dite d’amazone

x

 

 

Equitation académique baroque

x

 

 

Equitation académique classique

x

 

 

Equitation des gardians camarguais

 

x

 

Equitation de chasse à courre (vénerie)

x

 

 

Equitation académique classique allemande

 

 

x

Equitation de l’école espagnole de Vienne

x

 

 

Equitation islandaise

 

x

 

Equitation militaire ancienne

x

 

 

Equitation à poney

 

 

x

Equitation portugaise

 

 

 x

Equitation savante d’inspiration bauchériste

x

 

 

Equitation de spectacle ou chorégraphique

x

 

 

Equitation sportive française

x

 

 

Equitations américaines de type western

 

x

 

Horse-ball

 

x

 

Menage sportif (course de trot attelé incluse)

 

 

x

Jeux équestres à cheval

x

 

 

Polo

 

x

 

Poney-games

 

x

 

Sauts d’école et airs relevés

x

 

 

Ski-jöering

 

x

 

T.R.E.C.

 

 

x

Voltige équestre classique en cercle

x

 

 

Voltige cosaque en ligne

 

x

 

Tir à l’arc à cheval (ba-jutsu)

x

 

 

 

Afin de les rendre compatibles avec le concept d’Équitation de Tradition Française, toutes les formes de pratiques équestres de compétition doivent de la sorte être assorties de garanties. Là est toute la difficulté : quels sont les critères qui permettraient de rendre les pratiques sportives de compétition compatibles avec le concept d’Équitation de Tradition Française ? Et quelle serait alors la nature de ces critères ? Et par quelle autorité seraient-ils appliqués aux pratiques sportives considérées et donneraient-ils lieu, par consensus, à sanction d’agrégation ou de rejet ?

Je vois pour ma part trois types de critères résultant de trois approches différentes :

  • d’abord, des critères historiques, issus de la tradition des pratiques analysées : la pratique analysée a-t-elle un fondement quelconque dans l’histoire des pratiques et procédés équestres propres aux écuyers français ? A-t-elle fait l’objet d’une description par l’un ou l’autre des grands maîtres du passé ?
  • ensuite, des critères techniques, issus des savoirs et des savoir-faire en liaison avec ces pratiques : s’agit-il de savoirs ou de savoir-faire spécifiques à l’équitation traditionnelle, généralement partagés par les adeptes de l’équitation dite française ? Ont-ils été validés en tant que tels ?
  • enfin, des critères éthiques, issus des comportements liés aux pratiques et procédés : ce sont incontestablement les critères de différenciation les plus importants. Ils trouvent leur justification dans la volonté explicitée de ne s’adonner à aucune pratique répréhensible et de n‘utiliser aucun procédé, mental ou matériel, de coercition.

 

En s’appuyant notamment sur ces critères d’analyse et en extrapolant, il n’est pas interdit d’envisager une codification de l‘équitation sportive et d’extérieur, à l’image de ce qui a été entrepris pour l’équitation d’école par La Guérinière et nombre de ses successeurs. L’inscription de l’Équitation de Tradition Française au PCI pourrait être l’occasion, pour la Communauté tout entière, de réfléchir à cette tâche.

 

Article suivant :

La Communauté reconnaissant comme sienne l’Équitation de Tradition Française

 



[1] C’est le contenu que préconise Don Diogo de Bragance dans son ouvrage Equitation de Tradition Française (Belin, 2005, traduction René Baccharach),  qui met en avant l'équitation classique, dans laquelle le cheval, monté dans l'impulsion et la légèreté les plus grandes, déploie le maximum de son activité avec le minimum d'effort.

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Commentaires
Y
Je crois,pour ce que j'en connais , que l'équitation camargue peut être reconnue comme appartenant à l'équitation de tradition française ! Tout comme l'équitation tauromachique qui représente les mêmes pratiques que les échanges individuels lors des "combats"à cheval.
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